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Chez Séverine

20 janvier 2008

les disparus de Daniel Mendelsohn

Daniel Mendelsohn, universitaire juif américain, relate dans ce livre les derniers moments de la vie et la disparition de son grand-oncle Shmiel Jäger, de sa femme et de leur quatre filles. Shmiel habitait un village du nom de Bulechow, terre qui au gré des guerres fut austro-hongroise, polonaise, ukrainienne. Ce grand-oncle est l'un des seuls membres de sa famille qui n'a malheureusement pas réussi à fuir à temps l'Europe. En 1913 pourtant il était parti à New York mais n'arrivant pas à faire fortune, il était rentré en Pologne. Daniel Mendelsohn essaie de reconstituer les derniers moments de la vie de son oncle, de découvrir sa cachette pendant la guerre, et les circonstances de son arrestation. Sa quête l'amène à voyager à travers le monde;de l'Australie jusqu'au Danemark; pour recueillir les témoignages de personnes qui ont connu la famille Jäger. Les récits de ces survivants sont émouvants. L'auteur relate avec minutie les espoirs que peut provoquer le témoignagne d'une seule personne, les déceptions, les faux-pas sont également racontés avec sensibilité et émotion.
La lettre écrite par Shmiel en 1939 et adressée à l'un de ses frères installé à New York le suppliant de l'aider à quitter l'Europe est bouleversante.


Mon avis : excellent, très beau roman, émouvant. Au travers son enquête, Daniel Mendelsohn découvre les petits secrets, les dissensions qui existent dans toutes les familles mais qui ne sont presque jamais révélés. Daniel Mendelsohn a fait un travail de recherche colossal et remarquable pour retrouver les survivants. Leurs témoignages sont bouleversants, parfois inexacts ou flous car datant de plus de soixante ans.

Note : 5/5

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16 janvier 2008

Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin

C'est l'histoire de la conquête ou du moins la tentative de conquête de territoires situés sur le continent sud américain par des Français de la Renaissance. En 1555, le chevalier Nicolas de Villegagnon  part avec plusieurs bateaux vers le Nouveau Monde pour implanter une colonie française. Parmi les passagers se trouvent deux enfants qui ont été plus ou moins contraints d'embarquer. Ces deux pré-adolescents (Colombe et Just) ont été choisis pour devenir les interprétes entre la future colonie française et les indiens : étant enfants, le chevalier de Villegagnon pense qu'ils apprendront la langue plus rapidement que les adultes. La traversée est mouvementée mais cela n'est rien en comparaison avec l'arrivée sur l'île brésilienne et le chaos qui va régner. Face à la révolte de certains, le besoin de fortifier l'île, le chevalier de Villegagnon fait appel à des renforts de France : ceux-ci arrivent et sont composés en grande majorité par des protestants : l'île devient le théatre d'une guerre de religion. Colombe découvre et adopte rapidement la vie avec les indiens et s'intégre à eux, Just est plus indécis, il se cherche un peu plus.



Mon avis : l'auteur décrit ici une belle fresque historique et m'a fait décrouvrir un épisode de l'histoire de France : la tentative de conquête des terres brésiliennes. Le personnage de Villegagnon est intéressant et complexe, parti de France comme humaniste, il se comporte sur place en intolérant vis-à-vis des protestants.
Deux mondes s'opposent : l'Europe avec ses nations conquérantes (lutte de pouvoir entre les Portugais, Français) 
et le monde indien proche de la nature avec son sens du sacré.

Note : 4/5

11 novembre 2007

Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiguro

Christopher Banks est né à Shangaï dans la concession britannique. Son père travaille pour une importante société anglaise et sa mère s'occupe du foyer. Son enfance se déroule paisiblement entres ses parents aimants et attentionnés et son ami Akiro d'origine japonaise. Ce bonheur va brutalement être interrompu par la disparation inexpliquée de ses parents. Le jeune Christopher, âgé de neuf ans, est alors envoyé en Angleterre auprès d'une tante. Il y fait des études brillantes, a une vie sociale active et professionnellement réalise son rêve en devenant détective. Mais hanté par le mystère qui a entouré la disparition de ses parents, Christopher décide peu à l'aube de la deuxième guerre de revenir à Shangaï pour reprendre l'enquête de police. Arrivé en Asie, il est confronté au bouleversement politique et économique de la ville.

Mon avis : très beau roman de Ishiguro qui est également l'auteur des Vestiges du jour adpaté au cinéma par James Ivory avec Anthony Hopkins et Emma Thompson.
Quand nous étions orphelins est une combinaison réussie entre une intrigue policière (disparition des parents), un riche contexte historique (guerre de l'opium en Asie, invasion de la Chine par les Japonais, seconde guerre mondiale) et les souvenirs du héros (parfois flous et déformés). C'est un roman très agréable à lire, beaucoup de nostalgie et d'émotion.

Note : 4/5

3 novembre 2007

Musée des arts premiers

Hier, mon mari et moi avons visité le musée du Quai Branly. Conçu par l'architecte Jean Nouvel, le musée des arts premiers (ou musée du quai Branly) a été inauguré en juin 2006, il réunit les collections du musée de l'Homme et du musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie,  il regroupe environ 275.000 objets dont 3.000 sont exposés. Il est dédié aux arts et civilisations non occidentales. Le musée se propose donc  de montrer différentes pièces, objets des peuples d'Océanie, d'Afrique, d'Amérique, d'Asie.

Dans le département Asie (asez réduit à mon avis) il y a par exemple des costumes traditionnels des peuples des hauts plateaux du Vietnam, des bijoux, des hottes fabriquée exclusivement par les hommes qui leur servaient pour le ramassage et stockage de la nourriture.

Sur l'art de l'Océanie, on peut admirer de grands tambours à la verticale : certains atteignent sûrement les 2 mètres de hauteur. Les objets rituels sont également très nombreux : sculptures de ritualisation du passage à l'âge adulte des jeunes garçons, objets de rituels funéraires.
Les masques de cérémonies et de fêtes sont aussi impressionnants.

Avis général :
Les plus : le musée est très intéressant à découvir, agréable et spacieux.
Les départements Océanie et Afrique sont très riches.
Dans chaque département, il y a possibilité de visionner des petits films ou d'écouter des musiques / chansons traditionnelles.
Le lieu à lui seul (les jardins et le mur végétal qui entoure une partie du musée) vaut presque le détour.

Les moins : j'ai été déçue par le département sur l'Asie (très petit, pas beaucoup de pièces), le lieu est un peu sombre peut-être, et plus génant il n'y a pas toujours de notes explicatives pour les objets exposés.

28 octobre 2007

Mangez-moi de Agnès Desarthe

"Suis-je une menteuse? Oui, car au banquier, j'ai dit que j'avais fait l'école hôtelière et un stage de dix-huit mois dans les cuisines du Ritz. Je lui ai montré les diplômes et les contrats que j'avais fabriqués la veille." C'est ainsi que Myriam, l'héroïne du roman, a eu son emprunt à la banque et a pu ouvrir son restaurant qu'elle baptise Chez moi. Ce nom est d'autant plus réaliste que c'est aussi là qu'elle vit n'ayant pas les moyens de payer un loyer. Myriam rêve son restaurant comme un lieu de rencontre, de plaisir gastronomique. Idéaliste, elle s'imagine un peu l'endroit comme un phalanstère où règne une vie communautaire harmonieuse. A sa propre surprise, son restaurant marche très bien devient vite un endroit incontournable du quartier. Vincent, le fleuriste, offre ses produits pour embellir l'endroit. Simone et Hannah, deux amies étudiantes, élisent Chez moi comme leur cantine et Ben, jeune étudiant, devient un peu le gestionnaire de l'endroit. Entouré de ses nouveaus amis, Myriam cache une terrible blessure : son fils Hugo qu'elle n'a pas revu depuis des années. Au fil du roman, on apprend le passé de Myriam et l'origine de cette blessure.

Mon avis : j'ai bien aimé, je suis vite rentrée dans l'histoire de Myriam : rêveuse avec un passé trouble. Les personnages sont attachants. Au fur et à mesure du roman, l'auteur dévoile le passé de Myriam et les raisons qui l'ont amené à ouvrir ce restaurant. Ce n'est pas un roman très réaliste : le restaurant marche bien, les voisins / habitants du quartier sont là pour l'aider : ils forment une communauté solidaire, s'entre aident, il n'y a pas de concurrents antipathiques, de jaloux... Mais c'est une lecture agréable et bon pour le moral.

Note : 3.5/5

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21 octobre 2007

Le cri du peuple de Jean Vautrin

Le roman a pour toile de fond la Commune de Paris de 1871. Suite à la guerre entre la France et la Prusse et l'avancée des troupes ennemies dans la capitale, le gouvernement français s'est retiré à Versailles ce qui provoque la colère et la révolte du peuple de Paris. La ville est à feu et à sang, la famine guette... Le peuple de Paris (les Communards) prend les armes contre les militaires (les Versaillais) pour essayer d'établir de nouvelles règles démocratiques. C'est la confusion totale, les bâtiments brûlent, les habitations sont saccagées, des barricades sont érigées...Dans ce tourbillon, divers personnages vont se rencontrer, des personnages au destin singulier. Grondin, ex-taulard, rongé par le ressentiment partage un lourd secret avec Antoine Tarpagnan, capitaine de la garde nationale devenu un héros car il a refusé de tirer sur la foule. Ce même Tarpagnan, bel homme, a une passion pour les femmes et particulièrement pour la prostituée Gabriella Pucci dit Caf'Conf.

Mon avis : très belle fresque historique et romanesque, les personnages sont attachants. Au fur et à mesure du roman, les personnages s'affirment, leur portrait psychologique est de plus en plus intéressant et affiné. La nature de l'être humain est révélée : tantôt admirable tantôt odieuse. C'est aussi une véritable intrigue policière doublée d'un fond historique. C'est captivant, bien écrit. Une vraie réussite. A découvrir.

Note : 4/5

16 octobre 2007

Nu couché de Dan Franck

Lev Korovine, peintre d'origine russe installé à Paris au début du XXème siècle s'est engagé comme volontaire lorsque la première guerre mondiale éclate. Il est incorporé dans une section de camouflage (la technique des formes a été développée par les cubistes). Blessé pendant une embuscade, il reste aux côtés d'un camarade Félix pendant plus de onze heures avant d'être évacué. Lui s'en sortira, pas Félix qui agonisant n'a cessé de lui murmurer le nom d'une jeune femme : Mareva. Revenu à  Paris, Lev constate qu'il ne peut plus peindre : les horreurs des tranchées, la monstruosité de la guerre l'ont transformé. Il n'a qu'une obsession : retrouver Mareva. Pour y arriver, il est prêt à traverser l'Europe...

Mon avis : très beau roman, pour tous ceux qui aiment l'art, l'histoire. Je l'ai découvert grâce à Nanne, son commentaire se trouve ici. L'auteur décrit le retour difficile de Lev à une vie normale : mais comment y arriver après avoir vécu l'horreur des tranchées .
L'action du roman se situe à Paris dans le quartier de Montparnasse principalement, l'auteur nous fait revivre avec émotion l'époque où des artistes (Soutine, Max Jacob, Foujita, Modigliani, Picasso..) vivaient dans cet arrondissement, ils côtoyaient leurs modèles, les prostitués, fréquentaient le café de la Rotonde. Ils étaient tous plein d'énergie, d'une incroyable richesse artistique et pour la plupart sans le sou. L'auteur décrit avec justesse la solidarité qui les unit.
Roman à découvrir, très plaisant à lire.

Note : 4.5/5

10 octobre 2007

Un dernier verre avant la guerre de Dennis Lehane

Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont amis depuis l'enfance, ils ont grandi  à Boston. Ensemble ils ont fondé une agence de détectives privés. Un jour ils se voient confier par des politiciens la mission suivante : retrouver une femme de ménage noire qui a emporté des documents confidentiels. Rien de bien exceptionnel en apparence, les deux détectives retrouvent facilement sa trace mais elle se fait assassiner sous leurs yeux. Commence alors la véritable enquête : pourquoi cette femme de ménage s'est fait assassiner, que savait-elle... Patrick Kenzie et Angela Gennaro enquête dans Boston sur fond de guerre des gangs...

Mon avis : très bien, l'histoire est prenante mais le plus intéressant et le plus réussi est la description du duo des détectives aux personnalités complexes et la retranscription de l'atmosphère de la ville. Dennis Lehane dresse un constat accablant sur le racisme, les préjugés de toutes les communautés, la misère sociale et tout ce qu'elle peut entraîner. C'est autant un roman policier qu'un roman social. Cela m'a fait penser à un autre écrivain américain George Pelecanos qui décrit aussi très précisément et justement les tensions raciales. 
Dennis Lehane est l'auteur de Mystic River porté au cinéma par Clint Eastwwod avec Sean Penn, Kevin Bacon et Tim Robbins.

Note : 4.5/5

30 septembre 2007

Le bestial serviteur du pasteur Huuskonen de Arto Paasilinna

Oskar Huuskonen, pasteur dans la petite ville finlandaise de Nummenpäa, est loin d'incarner l'image traditionnelle que l'on se fait d'un homme d'église. A l'approche de la cinquantaine, sa foi est ébranlée; il fait des sermons qui provoquent l'irratation et la colère de sa hiérarchie. Sa femme supporte de moins en moins ses écarts conjugaux. Les habitants de sa ville l'énervent. Bref, rien ne va plus pour pour lui. En plus pour ses 50 ans, ses administrés décident de lui offrir un petit ours dont la mère vient d'être électrocutée. Devant ce cadeau inattendu, le pasteur d'abord anéanti (que pourrait-il bien faire d'un tel animal?) va peu à peu s'attacher à l'ours. Son attachement grandit quand une jeune chercheuse lui demande de pouvoir étudier le comportement de l'ours. La liaison du pasteur avec la jeune scientifique est une écartade de trop : sa femme demande le divorce et sa hiérarchie le met en congés.  Le pasteur décide de partir avec son ours, un long voyage à travers l'Europe commence pour eux...

Mon avis : j'ai bien aimé, surtout la première partie quand Oskar Huuskonen était encore un pasteur en activité dans sa petite ville : ses écarts de conduite, la description des habitants : je trouvais cela drôle, très vivant. La deuxième partie qui raconte ses aventures m' a un peu moins plus. Mais l'ensemble reste très plaisant.

Note : 4/5

27 septembre 2007

La vengeance dans la peau

Titre original : The Bourne Ultimatum
Réalisé par Paul Greengrass
Avec Matt Damon, Julia Stiles, Joan Allen, Edgar Ramirez


Jason Bourne, agent d’élite de la CIA, participe à un programme ultra confidentiel des services secrets américains qui fait de lui une machine à tuer sans mémoire ni passé. Le programme est interrompu brutalement et l’agence décide d’éliminer Jason Bourne devenu un témoin gênant. Traqué par la CIA et ses alliés, Jason Bourne fuit à travers l’Europe tout en essayant de reconstituer son identité et de trouver les personnes qui veulent sa mort. Avec l’aide de son amie Marie, il réussit à retrouver ces personnes. Quand l’initiateur du programme Treadstone meurt, Jason Bourne croit enfin pouvoir reprendre une vie normale. Or un second programme, encore plus perfectionné et brutal, baptisé Blackbriar est lancé, Jason Bourne doit à nouveau déjouer le complot qui le vise.


Mon avis : film à grand spectacle très réussi, c’est dynamique, entrainant. Matt Damon est génial dans ce rôle. Un bon moment.

Note : 4/5

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