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Chez Séverine
12 juillet 2007

Le seigneur des porcheries de Tristan Egolf

Tristan Egolf peint dans ce roman le portrait d’une Amérique inhumaine, cruelle, bigote et raciste. Le personnage principal John Kaltenbrunner vit dans le Midwest avec sa mère; son père est décédé quand il était enfant. Sa famille est tenue à l'écart de la ville, elle est le centre des rumeurs et de la jalousie des autres habitants. En classe il est la risée de ses camarades, les professeurs ne le comprennent pas. Il quitte donc l'école pour s'occuper du domaine familial. Lorsque sa mère tombe malade, des femmes du village (supposées charitables) se relayent à son chevet. En fait  sous couvert de compassion et d'aide, ces bigotes dépouillent peu à peu la pauvre femme au profit d'oeuvres de bienfaisance. A la mort de sa mère, il ne reste plus rien, John doit vivre de petits boulots.  Il décide donc de se venger de ces "culs terreux" qui ont fait de son enfance et de sa vie de jeune adulte un enfer. Sa vengeance est terrible.


Mon avis : dans ce roman Tristan Egolf décrit avec humour, cynisme et dans un langage cru la vie de cette petite ville du fond des Etats-Unis où se confondent le racisme, l'homophobie, l'alcoolisme et la misère humaine. Au départ John est un enfant sans histoire plutôt intelligent et sensible mais l'environnement social et les malheurs qui s'abattent sur lui vont le transformer en un être plein de rancoeur et de vengeance. On est touché, bouleversé par les injustices et les drames subis par John, on a envie que toute cette cruauté et cette stupidité cessent.
Les personnages du roman sont très riches et hauts en couleur.  C'est une peinture au vitriol d'une certaine Amérique.

Note : 4.5/5

Note sur l'auteur :
Tristan Egolf a écrit Le seigneur des porcheries à 24 ans, son manuscrit ayant été refusé par plus de 70 maisons d'édition américaines, il décide de partir en Europe. En 1996 il est à Paris en train de jouer de la guitare sur le Pont des Arts quand il rencontre par hasard Marie Modiano, fille de Patrick Modiano. L'écrivain lit quelques chapitres du manuscrit, convaincu du talent du jeune homme il l'aide à éditer son roman chez Gallimard.
Tristan Egolf s'est suicidé en mai 2005 à l'âge de 33 ans. Il a écrit aussi Jupons et violons.

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Commentaires
S
Bonjour Marie, <br /> ce livre m'a été conseillé par mon mari qui avait adoré. C'est vrai que le cynisme, la cruauté des personnages et le langage cru utilisé par l'écrivain peuvent au début rebuter le lecteur. Mais c'est vraiment un roman formidable. Alors lance-toi!<br /> Séverine
M
J'aime beaucoup les ecrivains américains actuels, et j'ai souvent feuilleté ce livre-là, sans me décider à l'acheter ou à l'emprunter. Peut-être qu'inconsciemment, quelque chose me gênait dans le titre, me semblait trop dur..<br /> Ton avis est interessant!
Chez Séverine
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